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Actualité du thème "L'Économie"
19 juillet 2022 Communiqué de presse

L’IMSEE dote la Principauté d’un instrument de mesure des écarts de salaires entre hommes et femmes

©Direction de la Communication - Stéphane Danna

L’Institut Monégasque de la Statistique et des Études Économiques (IMSEE) vient de publier une première étude sur les écarts de salaires entre les femmes et les hommes à Monaco. Cette étude, inédite en Principauté, avait été demandée lors de l’installation du Comité pour la promotion et la protection des droits des femmes « afin de connaître la situation réelle à Monaco ». Elle dresse un état des lieux de la situation dans les secteurs public et privé en 2019 tenant compte du contexte spécifique de Monaco et de la structure de sa population salariée. « Une méthodologie statistique solide et tendant à une analyse « toutes choses égales par ailleurs » a été construite en partenariat avec l’Insee et validée par le Conseil Scientifique de la Statistique et des Études Économiques, présidé par le Professeur Pierre-André CHIAPPORI » indique Alexandre Bubbio, directeur de l’IMSEE.

L’IMSEE s’est principalement appuyé sur une analyse des indices de rémunération des fonctionnaires et agents de l’Etat réalisée grâce aux données de la Direction des Ressources Humaines et de la Formation de la Fonction Publique et sur les informations fournies par les Caisses Sociales de Monaco pour les salariés du secteur privé.

En ce qui concerne le secteur public, la situation est quasiment égalitaire. En effet la distribution des indices de rémunération selon le genre montre que les femmes de la Fonction publique ont en moyenne un indice supérieur de 0,7 % à celui des hommes en 2019. Près de la moitié (47%) des emplois supérieurs sont occupés par des femmes.

Dans le secteur privé, la situation est plus inégalitaire mais équilibrée. En se basant sur la différence entre le salaire médian des hommes et des femmes tel que défini par l’OCDE, Monaco affiche un écart de 5,9 % en faveur des hommes. Cela signifie que la Principauté figurerait parmi les 10 pays les plus égalitaires du classement, devant la France (en 24e position avec 11,8 %), la moyenne des pays de l’Union européenne (11,1 %, classé 19e) et ceux de l’OCDE (12,6 %, 25e) si elle était membre de l’OCDE.

L’IMSEE s’est toutefois efforcé de pousser plus loin l’analyse des rémunérations des salariés du secteur privé. Les calculs ont été réalisés sur une base mensualisée et horaire, afin d’atténuer l’effet du temps de travail qui diffère généralement en fonction du genre. Ainsi, en 2019, le salaire horaire moyen des femmes est inférieur de 20,9 % à celui de leurs homologues masculins. À titre de comparaison, à la même période, cet écart s’élevait à 17,1 % dans les Alpes-Maritimes, 17,3 % en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et 15,4 % en France métropolitaine selon l’Insee (les écarts de salaire femmes‑hommes sont plus élevés dans les métropoles et les territoires frontaliers, où se concentrent les plus hauts niveaux de revenus). Cette option permet également de contourner l’impossibilité d’établir une comparaison à poste égal et diplôme égal. En effet, il n’est tout simplement pas possible d’analyser deux situations strictement identiques en termes de sexe, diplôme, âge, métier exercé et parcours professionnels.

L’écart salarial à Monaco s’inscrit donc dans la moyenne du bassin d’emploi régional malgré la spécificité de la population salariée monégasque due à la présence de sportifs de haut niveau, notamment dans le football et le basket, dont les salaires les plus élevés qui concernent exclusivement des hommes ont un impact considérable sur le niveau des écarts obtenus.

Approfondir l’analyse

Les derniers approfondissements de l’étude des salaires dans le secteur privé ont été réalisés grâce à l’utilisation d’un modèle économétrique permettant de mesurer l’influence de certaines caractéristiques dans l’écart observé, et ainsi tendre vers un résultat « toutes choses égales par ailleurs ».

Cette première expérience en matière d’analyse des écarts de salaires entre les hommes et les femmes permet donc de doter la Principauté d’un outil au service des politiques publiques en matière d’égalité entre les hommes et les femmes au travail. Cette étude sera refaite à intervalle régulier afin de disposer d’une évolution de la situation dans le temps.

Des pistes de réflexion ont d’ores et déjà été entamées par le Gouvernement pour approfondir l’analyse de l’IMSEE :

  • Lancement d’une étude comparative sur la base d’éléments disponibles sur les années antérieures pour mesurer la dynamique d’évolution ;
  • Présentation de l’étude aux acteurs locaux ;
  • Lancement d’une campagne d’auto-évaluation volontaire pour les entreprises en ciblant des postes et en examinant des critères tels que la répartition femme/homme, le diplôme, les fonctions. Les réponses se feront par le biais d’un questionnaire, court et anonyme disponible en ligne ;
  • Mise en place d’actions pour valoriser les comportements positifs des entreprises en s’appuyant sur la charte « Monégalité » lancée en 2019 ;
  • Campagne de sensibilisation sur l’égalité homme-femme au travail par le Comité pour la Promotion et la Protection des droits des femmes ;
  • Mise en place d’une campagne d’information menée par la Direction de l’Education Nationale de la Jeunesse et des Sports afin de promouvoir toutes les carrières et enlever l’idée selon laquelle certaines filières ou certains métiers sont « pour les garçons » ou « pour les filles ».

Les résultats de l’étude sur la mesure des écarts de salaire sont disponibles sur le site https://www.imsee.mc/

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